Las arañas

Las arañas (au réveil, nous avons compris le « attention aux araignées » d’un gars lorsque nous nous avancions pour camper)

Nous ne sommes plus très loin, nous avons bon espoir de faire les 135 km qui nous séparent de Valparaiso dans la journée. Nous avions initialement pour objectif de repasser par Santiago, la route ayant l’air plus directe, mais avec les conseils de notre dernier preneur de stop de la veille, nous décidons de changer nos plans et de passer par San Antonio. San Antonio se trouve sur la route 66, route qui se prend à environ 6 km de là où nous sommes. N’étant pas vraiment sur la bonne route et ayant peur que les gens pensent que nous allons à Santiago, nous décidons, pour la première fois, de faire un panneau. Nous voilà donc à prendre notre petit déjeuner en coloriant les grosses lettres indiquant « San Antonio – Ruta 66 – Valparaiso ». Le ventre plein, nous sortons de la station-service, et avant même que nous ayons pu choisir l’endroit où nous allions nous poser, un homme nous demande où nous allons. Incroyable, même pas besoin de sortir le panneau ! Il se rend sur la route 66, quelque part entre ici et San Antonio, mais doit faire quelques stops avant. Fait surprenant, il est employé d’Air Liquide et son travail consiste à livrer des bouteilles d’oxygène (de type énormes) chez des personnes âgées (les bouteilles faisaient plus de deux mètres de haut et pesaient très lourd, les personnes devaient pouvoir respirer des semaines !). Après avoir livré deux bouteilles de gaz dans une petite ville, nous reprenons la route. En chemin, il nous fait faire une halte café / empanadas dans un petit restaurant de bord de route. Excellents ! Et nous n’arriverons pas à ne pas nous les faire offrir… Vraiment trop gentil.

Vers 11h30, il nous dépose à Santa Inès, nous ayant fait avancer de 78 km. Nous nous reposons sur le bord de la route. Après 15 minutes, un camion s’arrête un peu plus loin sur le côté. Pendant que je cours pour aller parler au conducteur, Alexis le voit s’éloigner de son camion en traversant la route. Lorsque j’arrive au niveau du conducteur, il est en train de traverser la route. Il ne s’arrêtait pas vraiment pour nous en fait. Mais me voyant, il me demande où nous allons. « Valparaiso ? Ok attendez un moment et je vous emmène ! ». Au top ! Nous ferons avec lui 142 km de plus, jusqu’à Placilla De Penualas, ville touchant Valparaiso, avant qu’il ne bifurque pour aller livrer sa viande au port de Valparaiso avant que celle-ci ne prenne le large en direction Tokyo.

De Placilla De Penuelas, nous prenons un bus de ville qui nous fera faire (pour 450 CLP chacun, soit 0,70€) les 15 derniers kilomètres qui nous séparent de l’une des deux auberges dans lesquelles nous allons retourner (et qui nous pose quasi juste devant !). Il est à peine 16h, il fait beau, nous sommes arrivés avec un jour d’avance sur notre objectif. Nous sommes contents :).

Lors de notre dernier séjour à Valparaiso deux mois plus tôt, nous avions fait deux auberges. Une vraiment vraiment vraiment bien (Costa Azul), où nous voulions vraiment retourner avec pour objectif de s’y poser, s’y reposer, et de surtout ne rien faire pendant trois ou quatre jours. Et une que nous avions beaucoup aimé également (Aereos Hostel), tenue par Juan, un gars hyper gentil et pas du tout motivé par l’argent. Costa Azul étant l’un des endroits les plus prisés de Valparaiso, nous avons peu d’espoir de pouvoir y séjourner le soir même. Au contraire, nous savons que Juan ferme les réservations avant que son auberge ne soit complète car il n’aime pas que l’auberge soit pleine. Nous décidons donc d’aller toquer à sa porte. Après un petit suspens de 5 minutes, Juan nous ouvre la porte. Et incroyable, il nous reconnaît ! Nous lui demandons s’il a de la place, il nous dit qu’il a une chambre double, nous demandons les dortoirs, il nous dit nous donner la chambre double pour 20000 CLP (environ 29€) et n’a pas l’air de vouloir nous donner le dortoir (qui sur le net était plus de 10000 CLP le lit). Etant venus pour nous reposer et étant un peu rassurés sur notre bilan financier sur ces deux pays les plus chers de notre voyage, nous lui disons ok. Nous retrouvons avec plaisir Unai, l’énorme chien qui court partout dans la pièce commune sous dimensionnées pour sa taille, India, le chaton microscopique qui a bien grandi en deux mois mais qui joue toujours autant, et Indio, le chat adulte plus posé, un peu moins timide que la dernière fois. Et qui fera un des plus grands plaisirs du voyage à Alexis en restant avec nous dans la chambre tout l’après-midi et une partie de la nuit ;). Nous nous posons, allons faire des courses, nous faisons un gros repas. Et, fait surprenant mais pas tant connaissant le personnage, nous sommes seuls clients dans l’auberge. Et nous sommes seuls une grande partie de la soirée également. Avec les chats. Comme à la maison. Nous nous reposons déjà, exactement ce que nous cherchions.

San Fernando, Route 66, Valparaiso

Aereos Hostel, 20000 CLP la chambre double avec petit dej (environ 29€), sympa, propre, un peu mieux situé pour visiter que Costa Azul, hyper familial, un endroit pas fait pour l’argent et où on se sent à l’aise. Cuisine et vue moins stylée que Costa Azul. On recommande aussi (uniquement si vous n’avez rien contre les chiens et les chats).

De nombreux camions vont à Valparaiso depuis la route 5 en empruntant la route 66, sans passer par Santiago (et éviter le trafic du périph de Santiago). Intéressant à savoir pour faire du stop

Trajet long en bus de ville à Vaparaiso : 450 CLP (environ 0,70€)
Nuit en chambre double avec salle de bain partagée à Valparaiso : 20000 CLP (environ 29€)

Cazuela de Vacuno

Cazuela de Vacuno

Après une nuit au chaud (ça fait vraiment plaisir d’avoir récupéré quelques degrés en remontant au nord), nous nous offrons un café et des muffins avant de reprendre notre route jusqu’à Valparaiso. Vers 10h, nous nous mettons au bout de la station-service et à peine quelques minutes plus tard, nous sommes pris en stop par une voiture allant à Temuco. Nous hésitons un peu car la distance et courte mais montons finalement quand même, commettant notre première grosse erreur de stratégie en stop. Nous faisons avec eux 27 km, ce qui nous avance mais… ils nous sortent de la route 5 pour nous laisser à la sortie de Temuco, dans une station-service où personne ne s’arrête et le long d’une longue rue où les voiture conduisent à plus de 50km/h sans ralentir.

A partir de ce moment, la journée qui devait facile se transforme en plusieurs heures de galère… Première station-service, personne ne passe. Nous allons plus loin. Seconde station-service, plus de personnes s’arrêtent mais tout le monde semble faire demi-tour pour re-rentrer dans la ville. Nous avançons un peu. Nous nous posons le long de la route mais les voitures conduisent trop vite et personne ne s’arrête. Nous avançons. Nous nous retrouvons avec l’université de Temuco à droite, la route à gauche, et plus de trottoir. Ça ne sent pas bon… La route 5 que nous voulons retrouver est encore à 7 km de là où nous sommes et nous ne nous voyons pas marcher le long de la route pendant une heure et demi…

Nous nous mettons à l’arrêt de bus de l’université, cherchant un bus pour nous rapprocher de la route. Après s’être fait recalés du premier bus nous disant ne pas aller à la route 5, nous montons dans le suivant (même numéro bien sûr) qui en fait, vu sa direction (Cajon), devrait nous laisser à 2km de la route, ce qui nous avance pas mal. Dans le bus, un passager nous conseille de descendre un peu avant et d’avancer sur la route pour faire du stop. Super. Nous avançons sur la route, faisant environ 1km avec des voitures passant à 100km/h à côté de nous, sans trop savoir où aller.

Nous nous posons à côté d’un arrêt de bus à l’une des sorties de Cajon (une route en terre sûrement jamais empruntée), tendant le pouce sans trop savoir si nous allons nous en sortir. Au bout d’un petit moment, une voiture s’arrête, nous disant aller quelques kilomètres plus loin. Nous lui demandons s’il peut nous laisser dans une station-service sur la route, il nous dit que oui, nous allons enfin pouvoir nous sortir de cette galère ! 16km plus tard, notre conducteur s’arrête sur le bas-côté, nous indiquant une station-service… de l’autre côté de la route ! Sérieusement ??? Dans quelle logique une station-service où passent uniquement des voitures allant dans l’autre sens que nous pourrait nous intéresser ? Pourquoi ne pas nous avoir laissé dans la station-service de notre côté de la route, juste quelques kilomètres plus tôt ?

Saltos del Laja

Saltos del Laja

Bref, nous ne sommes pas encore sortis de notre galère… Nous avançons un peu pour nous mettre juste avant l’entrée sur la route 5 de voitures venant de Lautaro, la ville à côté de laquelle nous sommes. Au bout d’une demi-heure environ, nous constatons que 99% des voitures vont vers le Sud et non vers le Nord où nous allons. Nous nous dirigeons donc vers la route, nous mettant à un autre arrêt de bus. Puis nous regardons les nombreux véhicules passer en nous regardant à une vitesse où le temps qu’ils puissent penser à s’arrêter, ils sont déjà à 2km de nous… Au bout d’un moment, on ne sait par quel miracle, nous nous retournons et voyons une camionnette en marche arrière sur la bande d’arrêt d’urgence. Alejandro, notre sauveur ! Il se rend à Chillan, ville située à 240 km de là où nous sommes. Bingo ! Nous allons enfin décoller  ! S’ensuivra une de nos meilleures expériences de stop depuis le début du voyage : Alejandro, 37 ans, regorge d’énergie. Le genre de personne hyper active, hyper positive, avec qui tu te sens bien. Après quelques kilomètres, nous nous arrêterons manger une excellente Cazuela de Vacuno, plat typique chilien (sorte de pot au feu à base de viande de bœuf), notre premier restaurant chilien. Il nous fera écouter à fond l’hymne chilien, connu selon lui pour être le deuxième plus bel hymne du monde après notre Marseillaise (nous ne savions pas que la Marseillaise était connue pour être le plus bel hymne au monde…), nous ferons un saut aux Saltos del Laja, il partagera avec nous sa philosophie de la vie « soit toujours positif, et éloigne toi des gens négatifs, ils risquent de se répercuter sur toi » ainsi que sa croyance en Dieu. Ces trois jours de stop seront l’occasion de constater à quel points les Chiliens sont croyants. Avec Alejandro dans un premier temps, mais aussi avec les autres, tous ayant des icônes, chapelets ou autres signes chrétiens à l’avant de leur véhicule. Nous serons presque tristes de le quitter après quelques heures passées avec lui. On s’est vraiment bien marrés (notamment avec ses « Cazuela des Vacunoooooo » à chaque fois que nous voyions un troupeau de vaches après le déjeuner). Il restera sûrement un de nos meilleurs souvenirs de ce pays .

Et il nous laissera, après avoir avancé de 241km, dans une station Copec (le Total de chez nous) du bon côté de la route pour que nous puissions continuer notre chemin vers Santiago.

Il est 17h30, nous sommes juste avant Chillan. Nous attendons à nouveau peu de temps avant qu’un autre gros camion (transporteur de bière) nous prenne en stop. Nous lui disons aller à Santiago. Il tente de nous expliquer où lui va mais c’est le Chilien le plus difficile à comprendre que nous rencontrons depuis le début de notre séjour que nous avons là (et les chiliens sont de base difficiles à comprendre ;)). Nous pensons avoir compris qu’il nous fera avancer de 100 km environ. Nous montons. S’ensuivront des heures difficiles à tenter de communiquer avec lui. Vraiment, c’était dur. Et gênant… Au bout de la cinquantième tentative pour comprendre où nous allons et ce qu’il essaie de nous expliquer sur le fait d’aller à Santiago aujourd’hui nous comprenons que :

  • Il va nous laisser dans une station Copec où nous pourrons planter la tente vers San Fernando, à 125 km de Santiago (elle était donc là l’histoire des 100 km !!!).
  • Aller à Santiago ce soir est dangereux, surtout pour des étrangers : il fait nuit, il est tard, nous pouvons tomber sur des personnes mal intentionnées (effectivement, on n’avait pas vraiment envie d’être lâchés au milieu de Santiago sans savoir où aller en plein milieu de la nuit).
  • C’est la semaine de Pâque (Semana Santa), de nombreuses personnes auront un week-end prolongé à partir du lendemain après-midi, et les prix des bus de Santiago à Valparaiso seront plus élevés que d’habitude. Nous ferions mieux soit d’y aller en stop, soit d’aller prendre un bus à San Antonio. Nous notons l’information pour le lendemain.

Vers 21h30, rincés de notre journée, nous sommes déposés à la station Copec après San Fernando, ayant à nouveau avancé de 283 km, nous amenant au total à 575km parcourus dans la journée (plus que ne le laissait présager notre mauvais départ ;)). Nous sommes à environ 125 km de Santiago et à 230 km de Valparaiso, notre destination finale.
Nous faisons le tour de la station afin de nous assurer de pouvoir planter la tente ailleurs que dans le carré de pelouse au milieu de la station. Chose faite, nous nous offrons un burger dans le restaurant de la station avant de ressortir pour planter la tente et dormir. A la sortie du restaurant, un conducteur de camion nous demande où l’on va (sans que nous ayons levé le pouce car ce n’était pas notre intention). « Santiago, mais demain ». « Ok, car j’aurais pu vous emmener ». Trop sympa ! Mais pour nous ça suffit pour aujourd’hui. Nous plantons difficilement la tente sur un terrain caillouteux (ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas été aussi mal plantée) avant de passer une bonne nuit bien méritée.

Route 5, Freire, Temuco, Cajon, Lautaro, Chillan, San Fernando

En tente, dans un champs à côté de la Station Copec à la sortie de San Fernando

Café ou Thé dans une station-service (Pronto) : environ 1400 CLP (environ 2€)
Boite de 6 muffins dans une station-service (Pronto) : environ 4500 CLP (environ 6,50€)
Menu burger – frites – boisson dans une station-service (Pronto) : environ 4500 CLP (environ 6,50€)
Plat principal dans un restaurant de bord de route le midi : environ 3800 CLP (environ 5,50€)

Direction Osorno (dans le camion à saumons)

Direction Osorno (dans le camion à saumons)

C’est parti pour plusieurs jours de stop pour nous rendre à Valparaiso depuis Bariloche. Nous avons normalement devant nous la journée la plus difficile : nous devons traverser la frontière d’Argentine au Chili (passage délicat car les gens ont peur d’avoir des problèmes en faisant passer d’autres personnes qui pourraient faire rentrer des matières illicites). Après un bon petit déjeuner, nous marchons les 8 ou 9 km qui nous séparent de la sortie de la ville. Il est midi, il fait super beau. Ça va bien se passer !

Quelques minutes après s’être posés à la sortie du bon rond-point, une famille en vacances nous prend pour nous emmener à Villa Angostura, 76 km plus loin. Un moment vraiment sympa avec cette famille super marrante. On a beaucoup aimé, en passant devant les flics, le : « C’est autorisé d’être quatre à l’arrière comme ça ? (Alexis était sur mes genoux) » « Non, mais t’inquiète, je leur dirai qu’on travaille nos relations internationales 😉 ».

A Villa Angostura, nous sommes laissés dans une station-service à la sortie de la ville. Nous attendons quelques minutes et décidons d’aller acheter de quoi manger avec notre pain avant de traverser la frontière. En entrant au Chili, on ne peut passer avec aucun fruit ou légume, produit laitier, viande, miel, etc., nous n’avions donc rien pris avec nous avant en prévision de la traversée. Je laisse Alexis dix minutes tout seul, et quand je reviens, nous avons de la concurrence ! Une Italienne et un Chilien allant également au Chili font du stop au même endroit que nous. Nous les laissons faire pendant que nous mangeons, et super fairplay, une fois que nous avons fini, ils nous laissent reprendre notre spot, l’Italienne décidant d’avancer et le Chili de demander aux gens dans la station. Au bout d’une quinzaine de minutes, Pablo, venant de Punta Arena pour deux semaines de vacances chez ses parents à Entre Lagos (de l’autre côté de la frontière, au Chili !), nous prend. C’est super bueno, l’étape la plus difficile de la journée ! On prendra également avec nous Alice, l’Italienne qu’on recroisera quelques centaines de mètre plus loin. A part les quinze minutes passées par la fille de la douane Argentine (sortie) à chercher un de nos tampons de sortie du Chili car celui-ci était rond et non carré comme les autres, le passage se déroule de manière très fluide. Un superbe soleil qui n’est pas pour nous déplaire, nous permettra d’admirer les beaux paysages su Paso Cardinal Samoré que nous n’avions pas vraiment pu apprécier dans le sens contraire quelques semaines plus tôt à cause de la pluie. On a même failli y rester, la douane chilienne diffusant les quarts de finale de ligue des champions (Juventus – Barcelone, rappelant à Alexis des souvenirs difficiles) sur écran de qualité. Autant vous dire que les douaniers n’étaient pas tous hyper concentrés sur les contrôles ^^. Vers 16h, Pablo nous laisse à la sortie d’Entre Lagos (ville où nous avions beaucoup galéré à l’aller pour aller jusqu’à la frontière), nous ayant fait avancer de 113km de plus.

Le camion de saumons

Le camion de saumons

A peine 5 minutes plus tard, un gros camion transportant des saumons s’arrête et nous prend tous les trois jusqu’à Osorno, à 48 kilomètres de là. Un gars pas très bavard, un peu bizarre mais très gentil, qui fera un léger détour pour nous laisser dans une station-service sur la bonne route avant de reprendre son chemin. Nous disons au revoir à Alice à ce moment-là, elle allant vers la côté Pacifique alors que nous continuons vers le Nord.

Au bout de quelques minutes, un autre conducteur de camion (transporteur de voiture) nous demande où nous allons (Temuco, qui est la prochaine grande ville sur la route), nous baragouine un truc en espagnol et nous dit qu’après ça, il nous emmène. Le truc baragouiné en espagnol devait être quelque chose comme « je dois réparer un truc dans mon camion, ça va prendre un peu de temps, mais après je vous emmène). Nous voilà donc à l’observer remplacer un tuyau percé dans lequel passe (surement) l’huile de moteur pendant un peu plus d’une heure. Pendant ce temps, un autre camion nous propose de nous emmener à Santiago, nous disant qu’il a deux sièges et qu’il peut nous prendre. Ayant déjà accepté l’autre proposition, nous refusons, nous disant qu’en plus, nous avons le temps. Bref, nous sommes assez (agréablement) surpris de voir à quel point ça va normalement être facile de remonter jusqu’à Santiago. Il est plus de 19h quand nous montons dans le camion en direction de Temuco. Super sympa, il nous laissera dans une station-service Copec un peu au Sud de Temuco où il savait pouvoir planter une tente avant de pouvoir repartir le lendemain. Nous ne savions pas bien comment nous allions dormir, il nous enlèvera une épine du pied. Ne voulant pas dormir dans la station-service, nous nous éloignons un tout petit peu et trouvons un champ juste à côté, parfait pour la nuit. Il est 23h, nous avons fait 220 km de plus, soit au total environ 460 km depuis Bariloche (dont le passage de frontière). Cette journée de stop fût un succès !

Pour nous deux, c’était la première fois que nous montons dans de gros camions comme ça. C’est impressionnant la hauteur qu’ils peuvent avoir (rien que l’échelle pour monter à l’intérieur est impressionnante) et l’espace qu’il y a à l’avant. A chaque fois, l’un s’assoit côté passager et l’autre s’assoit dernière avec les sacs, sur le lit du chauffeur situé juste derrière les sièges (parfois un peu haut pour voir la route).
Ce qui nous a aussi impressionné, ce sont les distances parcourues par ces conducteurs de camion : le dernier venait de Punta Arenas, ville encore plus au sud que de là où nous venons nous (plus de 1500 km au sud de Bariloche et allait jusqu’à Santiago, faisant environ 3000 km dans un sens avant de retourner vers chez lui à Punta Arenas par les mêmes 3000 km… Tous les chauffeurs rencontrés faisant souvent des journées de plus de 12h de conduite…

Bariloche, Paso Cardinal Samore, Entre Lagos, Osorno, Freire

En tente, dans un champs à côté de la Station Copec à la sortie de Freie

Attention à ne pas avoir ni fruits et légumes, ni viande, ni produits laitiers, ni miel… lors d’un passage de frontière vers le Chili.
Les stations-service Copec / Pronto ont de très bonnes infrastructures : toilettes gratuites (toujours hyper propres), douches gratuites, Wi-Fi gratuit en accès libre (et de bonne qualité), etc. Il est possible de camper dans certaines d’entre elles (et autorisé d’après les chauffeurs de camion). Il est également possible d’y manger à la cafétéria.

LA photo du FItz Roy

LA photo du FItz Roy

L'autre photo du Fitz Roy

L’autre photo du Fitz Roy

De bon matin, nous profitons une dernière fois du super petit déjeuner de notre auberge et nous mettons en route pour faire du stop pour retourner à El Chalten. Comme d’autres voyageurs nous ont dit avoir vraiment galéré à faire ce trajet, nous nous y prenons tôt (une nouvelle fois…) afin de ne pas être les dixièmes dans la file d’attente. Nous rejoignons le rond-point de sortie de la ville en environ 45 minutes de marche et nous posons juste derrière le poste de police. Il est 9h30 et nous sommes les premiers ! Nous nous installons et au bout de dix minutes, devinez quoi ? Bah Gérard le pêcheur qui s’arrête pour nous offrir une deuxième course, après celle d’hier au retour du Perito Moreno ! Une chance qu’il ne soit pas déjà passé avant et qu’il nous ait repris !
Le trajet sera (un peu) moins flippant que la veille et surtout, très très très beau ! Le ciel est complètement dégagé, au bout de quelques minutes après avoir quitté El Calafate, nous apercevons déjà le Fitz Roy au loin. Vu que Gérard est lui aussi en vacances, nous (pilons heu…) nous arrêtons assez régulièrement pour faire des photos ce qui n’est pas pour nous déplaire : les miradors sur la chaine montagneuse, des sortes d’autruches au bord de la route, des guanacos. Puis la route 23 qui longe le lac Viedma par le Nord et qui nous fait découvrir en nous approchant, petit à petit, les montagnes mythiques d’El Chalten : le Fitz Roy, le Cerro Torre…

C’est splendide ! Et Alexis réussira à faire la photo quasi parfaite du Fitz Roy presque aligné avec la route (autant de temps passé sur Lightroom que de trajet pour venir prendre cette photo ;- )).

Plan séquence des guacamoles (la photo incroyable et sans trucage)

Plan séquence des guacamoles (la photo incroyable et sans trucage)

Nous arrivons vers 13h à El Chalten, remercions grandement Gérard (il était un peu chelou mais extrêmement gentil et nous aura tellement aidé !) et nous dirigeons vers notre auberge. Le temps est magnifique. Après un coup d’œil à la météo, il doit faire beau un jour sur deux : aujourd’hui et vendredi. Nous étudions rapidement les options que nous avons et décidons de repartir dans la foulée pour faire le circuit de trois jours que nous avions prévus. Le temps d’acheter nos billets de bus pour Bariloche et de racheter un peu de quoi pique-niquer le midi et c’est parti.

Cerro Grande

Cerro Grande

Un pur reflet

Un pur reflet

Lago Torre

Lago Torre


A 14h30, nous nous lançons sur le sentier Laguna Torre. Nous devons en théorie mettre trois heures pour rejoindre le camping où nous passerons la nuit, puis une heure jusqu’au Mirador Torre. Nous croisons les doigts pour que les temps soient supérieurs à ce que nous mettrons et tentons de marcher assez vite pour avoir le temps de monter au Mirador Maestri et redescendre avant la nuit. La randonnée est globalement facile et offre de très jolies vues sur le Cerro Torre et le Cerro Grande (et son gros glacier trop ouf à son sommet). Au bout de 2 heures, nous sommes à l’embranchement du camping. Nous entamons l’ascension directement. Le chemin doit être plus sympa le matin ou en milieu de journée car nous avançons avec le soleil en face, mais les vues sur le Lago Torre et son petit glacier sont vraiment belles. C’est une très bonne surprise ! La vue sur le glacier est d’ailleurs le seul intérêt de monter jusqu’au Mirador car on voit très bien le Cerro Torre depuis le lac. Nous redescendons ensuite tranquillement, plantons la tente, nous rendons compte que nous avons oublié la couverture de survie (il va faire froid :S) et finissons de diner dans le noir (on était serré en timing en partant à 14h30…). S’en suivra une nuit un peu difficile à minimiser nos contacts avec le sol pour ne pas avoir trop froid. Je me réveillerai avec quelques courbatures de crispation et la joie de voir qu’en fait, la couverture de survie était cachée dans mon sac… (ce sera toujours ça pour les prochaines nuits…).

 

Fitz Roy

Fitz Roy

 

Lago Torre

Lago Torre

El Calafate, El Chalten, Parc National Los Glaciares

En tente, camping De Agostini

Depuis El Chalten, il est possible de faire de nombreuses randonnées à la journée, ou de faire une boucle en combinant des bouts de randonnées à la journée. L’accès au parc national Los Glaciares est gratuit. Les campings (sans infrastructures à part des toilettes) sont gratuits.
Pour ce premier jour de circuit, nous sommes partis de El Chalten pour le Mirador Maestri (sentier Laguna Torre), puis nous sommes revenus au camping De Agostini. Nous avons mis 4 heures en tout : 3 heures jusqu’au Mirador Maestri, puis une heure pour redescendre au camping (avec des sacs contenant juste ce qu’il faut d’équipement et de nourriture pour 3 jours de trek et sans compter les grosses pauses).
Des bus partent un jour sur deux vers Los Antiguos, Perito Moreno ou Bariloche. Suivant les mois, ChaltenTravel et Taqsa font partir leurs bus les mêmes jours (jours impairs) ou en quinconce.

Billet de bus El Chalten – Bariloche avec ChaltenTravel (24 heures de bus repas légers compris) : 2030 ARS (2020 + 10 de taxes) (environ 127€).

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

C’est un incontournable de la Patagonie argentine, l’intérêt d’y aller nous a été confirmé par les nombreux voyageurs rencontrés depuis que nous sommes arrivés en Argentine/Chili : aujourd’hui, nous visitons le Perito Moreno !
Nous nous levons très tôt afin de nous assurer d’avoir un stop. Nous profitons bien de l’excellent petit déjeuner de l’auberge (des fruits !!!) avant de nous mettre en route. Nous longeons la rue principale, pour sortir de la ville, là où seules les voitures et bus se rendant au glacier passeront. Au bout d’une petite demi-heure de marche, nous nous rendons compte que deux personnes derrière nous lèvent également le pouce, ne respectant pas du tout les règles en levant le pouce bien qu’étant après nous, et nous ayant vu. Au bout d’une autre demi-heure, étant assez excentrés, nous nous arrêtons. Les deux nanas faisant également du stop s’arrêtent à leur tour quelques dizaines de mètres avant nous. Vraiment pas sympa ! Et sont prises par une voiture à peine 5 minutes après s’être arrêtées… Nous attendrons un quart d’heure de plus (le trafic n’étant pas non plus abondant) avant d’être pris en stop par Roberto et Lady (oui, ça ne s’invente pas !), un Argentin et une Colombienne habitant à Madrid et en vacances dix jours dans le sud de la Patagonie. Nous ferons quelques stops photos et arriverons avec eux au glacier. Nous payons nos 500 ARS (environ 31,20€, le tarif étant passé de 350 à 500 ARS au 1er mars 2017…), quand Roberto, originaire d’Ushuaia n’en paiera que 50, ce qui est l’une des attractions les plus chères que nous ayons payées depuis le début de notre voyage.
Une fois l’entrée du parc passée, il reste 25 kilomètres à faire, ponctués de quelques belvédères où on le sent se rapprocher, avant d’arriver devant glacier.

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Le Perito Moreno doit sa célébrité à deux facteurs principaux :

  • On peut s’en approcher très très près, et par la route (pas besoin de bateau ou de faire un trek de trois jours pour y arriver).
  • Le glacier avance sur le Lago Argentino de 2 mètres par jour, et on peut y voir d’immenses blocs de la taille d’immeuble s’effondrer dans les eaux vert émeraude du Lago Argentino, donnant lieu à des images et des détonations impressionnantes.

Une fois arrivés au parking du glacier, nous prenons un minibus qui nous dépose à peu près au centre de toutes les passerelles menant au glacier. Nous sommes juste en face du glacier et vraiment très proche. C’est impressionnant.
A partir de là, plusieurs passerelles permettent de se promener tout le long du glacier, ponctuées chacune de belvédères permettant d’avoir des points de vue différents sur le glacier : plus ou moins en hauteur, à différents niveaux du glacier. A chaque belvédère, des panneaux donnes quelques explications sur le parc national Los Glaciares (dont le Perito Moreno fait partie). Nous avons été très agréablement surpris par la qualité de l’infrastructure en place : les belvédères offrent vraiment de superbes points de vue sur le glacier, tous différents. Par ailleurs, nous n’avons jamais été gênés par le monde, malgré avoir vu quelques gros bus arriver (mais nous étions hors saison, un jour où ils prévoyaient de la pluie, même si nous n’avons eu que quelques gouttes).

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Aux plus hauts points, le glacier dépasse de 70 mètres au-dessus du lac, au plus bas point, de 40 mètres. Nous vous laissons imaginer la hauteur du glacier et la vue que nous en avons depuis les passerelles. Nous avons dû passer environ 4h15 à nous promener tranquillement de belvédères en belvédères, repassant plusieurs fois au même endroit, à être à l’affut du moindre bruit pour voir les blocs de glace s’effondrer avec fracas dans l’eau du lac. Le bruit de l’effondrement arrivant quelques secondes après l’effondrement, autant vous dire que tout le monde avance sans quitter le glacier des yeux, balayant sa surface de droite à gauche pour ne pas louper le moment où un immeuble de 10 étages s’effondrera dans les eaux du lacs. Malgré des premières heures timides, nous aurons tout de même vu quelques blocs de plusieurs centaines de mètres se casser, causant des éclaboussures allant presque jusqu’en haut du glacier et des vagues créant un courant brassant les eaux et morceaux de glace issus de précédents effondrements. Nous sommes restés scotchés. Lors du premier effondrement vraiment significatif que nous avons vu, nous étions tellement près que j’ai eu un mouvement de recul. En bref, nous en avons pris plein les yeux et nous avons compris pourquoi c’était un incontournable de la région.

Glacier Perito Moreno

Glacier Perito Moreno

Après avoir bien arpenté l’ensemble du site, nous nous mettons en route pour rentrer. Arrivés au parking, surprise, un nous attend, se baladant au milieu des voitures ! C’est la première que nous voyons un renard et nous avons été très surpris qu’il ne soit pas plus sauvage. Quelques minutes plus tard, nous levons le pouce. Il reste des voitures mais pas non plus énormément sur le parking donc nous croisons les doigts. Une première voiture passe sans nous regarder. La seconde s’arrête. Nous reconnaissons un homme que nous avons vu prendre des photos avec un gros appareil pendant que nous nous baladions. Il est Français, il est en Argentine en vacances, a fait une semaine de pêche dans la région et en profite pour faire un tour des sites touristiques. Il est de loin le conducteur le plus dangereux que nous ayons eu jusque-là (j’ai eu à certains moments, les mêmes reflexes de crispation que lors du décollage d’un avion…). Bref, nous sommes contents d’être arrivés sains et saufs à El Calafate (heureusement aussi qu’il n’y avait quasi personne sur la route). Nous trainons un peu à l’auberge et, quitte à faire une journée chère et à avoir économisé les prix du bus, nous décidons de nous offrir notre premier restaurant argentin depuis que nous sommes arrivés en Amérique du Sud ! Une vraie bonne soirée dans un vrai bon restaurant (Pura Vida), avec une vraie bonne bouteille de rouge.

El Calafate, Glaciar Moreno

Auberge Bla Guesthouse, 180 ARS par nuit par lit (environ 10,70€) avec petit déjeuner, on s’y sent beaucoup plus à l’aise que dans l’auberge d’El Chalten. Le personnel est très sympa, la cuisine est bien équipée, la salle commune agréable et les chambres propres. Malheureusement, le WiFi n’est vraiment pas top (malgré que pour une fois ce soit une connexion ADSL)

Il est possible (et il a été assez facile pour nous et d’autres personnes rencontrées) de faire du stop pour aller au Glacier Perito Moreno. Se mettre sur la route 11 à la sortie de la ville (attention à la concurrence, e pas se mettre trop loin). Attention, vers 16h lorsque nous avons décidé de repartir, il restait des voitures mais pas non plus énormément.
Une fois arrivé au parking du glacier, une navette gratuite permet de vous emmener directement aux belvédères au centre des différentes passerelles d’observation du Perito Moreno. Il y a également un chemin (d’environ 1km) qui mène à ce point central en longeant le lac. Ne sachant pas, nous avons prix la navette à l’aller et sommes revenus à pied par la passerelle. A refaire, nous prendrions la passerelle à l’aller pour découvrir le glacier petit à petit en avançant sur ce chemin.

Entrée au Glacier Perito Moreno : 500 ARS par personne (environ 31,20€), 50 ARS pour les Argentins de la région. Nous n’avons pas payé mais l’aller-retour en bus coûte à peu près la même chose.

Coucher de soleil sur le Lago Argentina à El Calafate

Coucher de soleil sur le Lago Argentina à El Calafate

Après un super trek, il nous reste quelques sentiers à parcourir pour finir d’explorer El Chalten. Aujourd’hui, nous partons donc pour trois jours voir les Cerro Torre et Fitz Roy… enfin, ça c’est l’idée jusqu’à environ 9H30. A 9H35, le programme est tout autre : sortir de la ville à pied, faire du stop et rejoindre El Calafate (230 kilomètres plus au sud). Que s’est-il passé durant ces 300 secondes ? Un constat simple s’est imposé de lui-même. Il est difficile de marcher avec des ampoules à moitié ouvertes sous les orteils et le dernier trek a laissé quelques marques…
Nous nous postons à la sortie de la ville à 10H45, nous ne sommes pas seuls : deux Asiatiques ont des cartons funky, un Allemand attend depuis quelques heures et une Française depuis 9 heures du matin. Pendant que Carole regarde notre collègue allemand renoncer et prendre le bus, je m’occupe d’aller au bureau d’information du parc pour y laisser tout le « bien » que nous avons pensé de l’organisation autour du Circuito Huemul.
L’attente est longue, il fait frais (le soleil est très discret) et il y a pas mal de vent. Derrière nous, deux Anglo-saxonnes s’installent, elles font de la corde à sauter et des abdos pour se réchauffer, c’est inspirant : quelques dizaines de secondes de planche sur la route. Les voitures passent, certains passagers nous disent bonjour, d’autres nous ignorent et un va jusqu’à nous montrer son chat à travers la vitre ouverte. Puis soudain, une voiture s’arrête… les Asiatiques sont logiquement les premiers à discuter et la Française s’approche. Sans trop comprendre pourquoi, la voiture poursuit sa route sans prendre ces trois autostoppeurs puis s’arrête à nouveau devant nous. Ils vont également à El Calafate, parfait ! Un détail, ils ont une voiture de location et veulent que nous participions aux frais. Sur le principe, pourquoi pas, nous proposons 100 ARS par personne (200 ARS). Ils nous rappellent que le bus coûte 440 ARS par personne et veulent un peu plus… nous resterons fermes, ils reprendront la route.
Finalement, après trois heures d’attente, une autre voiture ralentit à notre niveau et nous annonce pouvoir nous prendre pour cent kilomètres. Nous sautons sur l’occasion et nous faisons rejoindre par l’un des Asiatiques qui essaie de comprendre pourquoi la voiture ne s’est pas arrêtée devant eux. Durant le trajet, le conducteur nous expliquera qu’ils étaient trois (la Française était en train de discuter avec les deux Asiatiques) lorsqu’il est passé devant eux et n’a de la place que pour deux.
Après une heure sur la route, nos chemins se séparent et nous revoilà sur le bas côté. Nous trouvons un panneau kilométrique pour nous abriter du vent et attendons patiemment devant une absence totale de trafic. Un cycliste vient à notre rencontre : pas de chance pour lui, il a le vent de face et il lui reste 130 kilomètres jusqu’à El Calafate… bon courage !
Quelques secondes après son départ et après seulement 30 minutes d’attente, nous serons pris par Pablo, un Argentin super sympa. Il fait des efforts pour parler intelligiblement et à plein de choses à raconter sur le pays, ce qu’il y a à travers la fenêtre, etc. De son côté, la vie ne semble pas facile tous les jours, il cumule les petits boulots : facteur, peintre, mécano, etc. Il nous explique que depuis le changement de gouvernement en décembre dernier, trouver du travail est devenu très difficile. Malheureusement, nous aurons du mal à comprendre quelles actions ont mené à cette situation.
Nous nous disons « au revoir » à l’entrée du centre-ville d’El Calafate et irons faire quelques courses dans un supermarché où les rayons sont tous pleins. C’est presque déstabilisant après quelques jours à faire toutes les échoppes d’El Chalten pour trouver pain, fromage et biscuits.
S’en suivra une étape de négociation avec l’auberge que nous avions ciblée avant de venir. Nous nous en sortirons avec brio puisque pour une fois ils s’alignent avec les prix vus en ligne et nous offrent la réduction de réservation à la dernière minute pour les deux nuits.

El Chalten, El Calafate

Auberge Bla Guesthouse, 180 ARS par nuit par lit (environ 10,70€) avec petit déjeuner, on s’y sent beaucoup plus à l’aise que dans l’auberge d’El Chalten. Le personnel est très sympa, la cuisine est bien équipée, la salle commune agréable et les chambres propres, le petit déjeuner est bon et complet. Malheureusement, le WiFi n’est vraiment pas top (malgré que pour une fois ce soit une connexion ADSL)

Il vaut mieux arriver très tôt (au lever du jour) à la sortie de la ville d’El Chalten pour être pris rapidement en stop pour El Calafate.
Dans la mesure du possible, jamais plus de deux personnes ensemble pour faire du stop.

Lever de soleil sur le Fitz Roy à la douane argentine

Lever de soleil sur le Fitz Roy à la douane argentine

Une journée qui commence sans éponger la tente est toujours une journée qui commence bien :- )). On se lèvera avec un rose de levé de soleil sur les quelques pans de montagne qui échappent aux nuages.
L’objectif de la journée est de rejoindre El Chalten, alias le paradis des randonneurs en Argentine (avec Bariloche). Pour cela, il faut traverser le lac. L’eau étant un peu fraîche, on se lance sur le sentier qui longe le lac par la gauche et permet de rejoindre la route qui se trouve au bout. Ce sont donc quatre heures de marche qui nous attendent et malheureusement la vue n’est pas au rendez-vous. Une bonne partie se fait dans la forêt et offre très peu de visibilité sur le lac, les glaciers ou les montagnes qui l’entourent. On devra donc se contenter des quelques moments où la végétation est moins dense pour profiter de ce paysage. Histoire de ne pas laisser le randonneur s’ennuyer, il y a quelques passages de rivière, jamais très difficile mais ça met à contribution nos talents d’équilibriste.
On arrivera au niveau de la route vers 14 heures et diront « au revoir » à François (notre collègue de rando) pour optimiser nos chances en stop de trouver une voiture. On attendra donc quelques centaines de mètres plus loin que le début de la route. On verra très peu de voitures (environ 5 en une heure trente) avant que finalement un couple de la grande banlieue de Buenos Aires ne nous prenne. Très sympas, Matthias et Estefania sont en vacances ici pour neuf jours et nous raconteront un peu ce qu’ils ont visité dans le coin. On en profitera pour parler des pays que nous avons visités mais également un peu de foot mais plus étonnamment de rugby. Chose incroyable, Matthias (qui joue au rugby) était au courant du projet de fusion du Racing Métro 92 et du Stade Français. C’est dans ces moments que l’on se demande si on n’est pas un peu trop centrés sur la France dans notre approche du traitement de l’actualité.
Une fois à El Chalten, ils nous déposeront devant l’office du tourisme où nous récupérerons une carte des environs et surtout le prix et les jours de départ des bus pour remonter dans le nord de l’Argentine.
Nous rejoindrons ensuite l’auberge que nous avait indiquée Sebastian (avec qui nous avons randonné au Cerro Castillo). Quatrième fois en 24 jours que nous nous offrons un vrai lit !

Lago Del Desierto

Lago Del Desierto

Lago del Desierto, El Chalten

Auberge Arco Iris, 180 ARS par nuit par lit (environ 10,70€), pas ouffissime mais bon rapport qualité prix (bonne douche, Wi-Fi ok, il manque un peu de matos pour cuisiner et le proprio n’est pas d’un accueil inégalable)

Il est possible d’acheter un ticket de bus El Chalten – Bariloche depuis El Chalten (par contre, pas possible d’acheter un ticket El Calafate – Bariloche à El Chalten, il faut se rendre à El Calafate pour celà). Les bus partent les jours impaires (vers 20H depuis El Chalten et 18H depuis El Calafate) et coûtent 2040 ARS (environ 128€) depuis El Chalten (entre 100 et 300 ARS de plus depuis El Calafate). Le trajet dure 24 heures depuis El Chalten (changement de bus compris à Los Antigos) et les repas sont inclus.

Une nuit en auberge à El Chalten : 180 ARS la nuit par personne (environ 10,70€)

Catedral de Marmol

Catedral de Marmol

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Le matin, nous nous rendons à notre tour pour voir les fameuses « Cathédrales, Chapelles et Caves de Marbre », des formations dans la roches laissées par l’eau et le vent sur le magnifique et immense Lago Gral Carrera. Nous sommes sept dans un petit bateau à moteur et nous sommes partis pour une heure dix de « visite des bords du lac ». L’aller-retour sur ce lac d’eau tellement bleue sur fond de montagnes et de glaciers est superbe. Les caves et autres de Marbres sont de jolies formations mais ne nous ont pas non plus sur-impressionnées. Pour le prix, nous sommes contents de l’avoir fait mais ce n’est pas pour nous un indispensable. Nous retournons ensuite ranger notre tente, faire nos sacs et déjeuner avant de repartir pour une centaine de kilomètres de stop suivis de deux jours de randonnée vers Cochrane, notre prochaine ville de destination. Lorsque nous sortons du bateau, un bonhomme étant déjà en train de faire du stop depuis que nous sommes passés pour la première fois deux heures plus tôt est encore là, avec à la suite deux autres auto-stoppeuses. Ça promet…

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Cuevas de Marmol

Vers 14h, lorsque nous arrivons dans la file, les personnes du matin ne sont plus là et quatre autres personnes ont pris la relève. Nous marchons deux kilomètres au sud de la ville pour tenter notre chance plus loin. Au bout d’une quarantaine de minutes, nous sommes pris à l’arrière du pick-up de gars allant couper du bois pour le feu « un poquito mas arriba » (= 30 km plus loin, ce qui nous avance déjà pas mal). Pendant ces 30 kilomètres, nous en prenons plein la vue, la route offrant une vue magnifique sur le lac Gral Carrera, à la fois bleu, turquoise, calme, agité, et surplombé par des montagnes toutes aussi belles les unes que les autres.
Puis nous relevons le pouce. Nous voyons passer dans un pick-up les autostoppeurs qui attendaient avant nous. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous sommes pris en stop par un monsieur pas très bavard avec lequel nous ferons environ 70km de route encore à couper le souffle (le bleu des lacs et des rivières est juste ouf !) sur de l’électro-danse à fond (pas tout à fait en accord avec le paysage). Vers 17h, il nous reste 13 km à parcourir sur une route secondaire pour atteindre le début de notre sentier. La route étant déserte (déjà que la Carretera Australe, la route principale n’est pas très fréquentée) et avec des paysages superbes, nous décidons de randonner ces 13 km. Au bout d’une heure, une voiture passe dans notre sens. Nous levons le pouce, sans succès. Cinq minutes plus tard, le couple d’Etats-Uniens fait demi-tour pour venir nous chercher et nous amener à l’entrée du parc. Et incroyable, ils parlent français, ayant enseigné le ski quelques années en Suisse. Ils vivent en Patagonie une partie de l’année et viennent dans le parc pour voir des amis qui peuvent les faire voler pour prendre des photos. La route est à nouveau magnifique, très différente de ce que nous avons vu jusque-là. Nous apercevons des guanacos (que nous appellerons guacamoles, ayant eu du mal à retenir le nom au début), animaux de la famille des lamas, courant dans les praires au bord de la route. Les Etats-Uniens nous déposent au point d’information du parc, dans lequel nous récupérons des cartes et des informations sur la randonnée que nous allons faire. Nous changeons un peu de programme et allons faire une partie de la randonnée Lagos Altos avant de bifurquer pour rejoindre Cochrane. Nous avançons de quelques mètres sur le sentier avant de trouver un endroit où planter la tente, la nuit allant arriver vite. Superbe journée !

Carretera Austral entre Villa Cerro Castillo et Cochrane

Carretera Austral entre Villa Cerro Castillo et Cochrane

Puerto Rio Tranquilo, Parc National Patagonia

En tente, Parc National Patagonia

Tour d’1h15 à la Catedral de Marmol : 10000 CLP par personnes (environ 14,30€)
1 kg de pain en vrac : 1900 CLP (environ 2,75€)

Lune

Lune

Ravis du lever de soleil de la veille, nous mettons à nouveau le réveil pour observer celui d’aujourd’hui depuis notre nouveau campement. Le ciel étant voilé et la montagne d’en face non orientée face au soleil levant, celui-ci sera moins spectaculaire que la veille (mais nous n’avons marché que cinq minutes pour le voir et cela nous aura permis de prendre notre petit déjeuner dans un très beau paysage dégagé plutôt que dans le bois du camping). Nous levons le camp vers 10h avec Sebastian, notre nouveau compagnon de marche allemand avec qui nous avons déjà passé trois nuits et quelques repas. Il nous faudra 2h30 pour sortir du sentier et rejoindre une route de cailloux, sur un chemin facile ce qui fait du bien après la longue descente de la veille, la dernière demi-heure offrant une très belle vue sur la vallée vallonnée de Villa Cerro Castillo. Puis nous mettrons environ 1h30 pour pour rejoindre Villa Cerro Castillo, la dernière heure et demi étant interminable… Ayant enfin atteint Villa Cerro Castillo vers 14h, nous nous posons pour dévorer nos deux derniers sandwichs au fromage avant de lever le camp direction Puerto Rio Tranquillo, 120 kilomètres plus loin. Après cette semaine de stop et de randonnée, l’objectif est de nous poser au moins une journée pour nous reposer, faire quelques lessives et faire quelques recherches pour la suite de notre périple. Sebastian nous avait indiqué une adresse de rêve à Villa Cerro Castillo pour faire ça à moindre coût, malheureusement, la qualité de la connexion Wi-Fi ne répond pas au dernier critère cité et nous décidons de pousser immédiatement jusqu’à Puerto Rio Tranquilo, notre destination suivante. Nous sommes repartis pour lever le pouce.

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Lever de soleil depuis le camping Neozelandais

Deux couples étant déjà en train d’attendre dans la ville, nous décidons de marcher un peu plus loin pour tenter notre chance. Au bout de peu de temps, un vacher nous prend pour nous amener 28 km plus loin, au bord d’une rivière au milieu de nulle part, nous faisant traverser des paysages vraiment vraiment vraiment beau. Le Mirador Las Confluencias, ouverture sur une grande plaine marécageuse pleine de roseaux, au Sud de Villa Cerro Castillo, est juste magnifique. Dommage que nous n’ayons pas pu nous arrêter pour prendre une photo et en profiter un peu plus.
Au milieu de nulle part, donc, nous attendrons plus d’une heure dans le vent, comptant les rares voitures passant devant nous sans nous prendre, avant qu’enfin quelqu’un s’arrête (quelqu’un ayant déjà dans son pick-up un des couples qui attendait à Villa Cerro Castillo). Enfin ! Nous ferons avec eux environ 90 km jusqu’à Bahia Murta, avant de relever le pouce pour les 25 km restants, un peu épuisés de notre trek et de notre journée. Lorsqu’un bus allant à Puerto Tranquilo nous propose de monter pour 1000 CLP (environ 1,50€) par personne, nous ne nous faisons pas prier. Vers 19h, nous voilà à Puerto Rio Tranquilo, à faire la tournée des campings à la recherche du camping de rêve avec une connexion Internet potable et un endroit où se poser pour passer les deux prochaines nuits. Après avoir comparé, nous nous posons dans le plus cher de la ville, mais au moins, nous sommes bien calés pour les prochains jours !
Dans ce camping, nous retrouvons une Japonaise avec qui nous avons campé deux nuits plus tôt pendant notre trek et, plus surprenant, Emma et Claudio, nous ayant pris en stop une semaine plus tôt entre Bolson et Esquel, à la fin de notre première journée de stop pour venir jusqu’ici !

Parc National Cerro Castillo, Puerto Rio Tranquilo

En tente, camping Bellavista, Puerto Rio Tranquilo

Nous avons mis (avec les gros sacs et sans compter les pauses) 4h environ (en marchant très vite) pour aller depuis le camping Néozélandais au centre de Villa Cerro Castillo.
Dans Puerto Rio Tranquilo, il y a plusieurs campings, dont les prix vont de 3000 CLP (environ 4,30€) pour un endroit très très basique sans salle intérieure, à 5000 CLP (environ 7,14€) (nous n’avons pas testé ceux étant un peu à l’exérieur de la ville).

Premier campement dans le Parc National Villa Cerro Castillo

Premier campement dans le Parc National Villa Cerro Castillo

Nous nous réveillons tranquillement, déjeunons tranquillement, prenons une douche (gros avantage du camping organisé !), allons tranquillement faire nos dernières courses avant de ranger tranquillement la tente. Nous achetons le gaz le moins cher du monde (2000 CLP la bouteille, environ 2,90€), puis retirons de l’argent dans une banque qui nous enflera moins qu’à l’arrivée au Chili (4738 CLP pour un retrait de 200 000 CLP, soit 2,4%). En plus, le cours du peso chilien a évolué en notre faveur (passant de 680 à 710 pour un euro). Nous sommes bien. Nous nous offrons deux empanadas pas terribles mais pas chères.

Vers 14h, nous partons du camping, sous un très beau soleil, pour faire du stop jusqu’au départ de notre randonnée, environ 70 km au Sud de Coyhaique. Nous remontons la côte qui nous sépare de la Carretera Austral et sortons de la ville. Nous ne sommes pas les seuls à faire du stop… Nous dépassons un groupe de quatre également en train d’attendre. Nous marchons pour nous poser un peu plus loin, et juste avant d’avoir eu le temps de se poser, nous sommes pris en stop par un habitant de Coyhaique allant chercher un ami à l’aéroport de Balmaceda. Il nous fera découvrir un célèbre groupe chilien (Los Jaivas), dont le chanteur, exilé en France depuis le régime de Pinochet, est décédé la veille. Nous ferons les 40 premiers kilomètres vers notre destination musique chilienne et voiture à fond, sous un soleil et des paysages montagneux magnifiques. Grisant !

Une fois déposés, nous ne sommes à nouveau pas tout seul à la jonction avec la route menant au début de notre trek. Six personnes (deux groupes de trois, dont trois campeurs venant du même camping que nous) sont déjà en train d’attendre. Comme d’habitude, nous remontons un peu la route pour aller lever le pouce plus loin. Sous un vent de fou, nous attendons patiemment les quelques voitures passant sur cette route… (Le trafic n’est pas hyper dense sur cette route…). Au bout d’une demi-heure, nous sommes pris en stop par un autre habitant de Coyhaique allant réparer une chaudière à Villa Cerro Castillo. Bingo, nous faisons les 26 kilomètres qui nous manquent.

Une fois déposés, nous croisons un Van d’un couple Belge (+ un couple d’auto-stoppeurs français) cherchant un endroit où poser le Van pour la nuit. Nous discutons un peu avec eux, la tentation est forte de poser la tente à côté de leur Van pour passer la soirée avec eux mais nous préférons avancer pour raccourcir la journée du lendemain. Lorsque nous passons l’entrée du parc, il n’y a personne, nous épargnant 5000 CLP chacun d’entrée (environ 7,20€). Nous marcherons une heure au milieu de troupeaux de vaches et de chevaux avant de nous poser au bord de la rivière sur un terrain idéal pour planter et au milieu de quelques vaches. Nous sommes trop posés pour finir la journée aussi tranquillement que nous l’avions commencée.

Coyhaique, Parc National Cerro Castillo

En tente, Parc National Cerro Castillo

L’entrée dans le Parc National Cerro Castillo coûte 5000 CLP (environ 7,20€). Hors saison et en arrivant vers 16h30, personne n’était là à l’entrée.
La Conaf de Coyhaique ne fournit pas de renseignements sur le Parc National Cerro Castillo. Il faut se renseigner auprès des gardiens du parc quelques kilomètres avant le début du sentier.

Bouteille de gaz moyenne dans un grand magasin de bricolage : 2000 CLP (environ 2,90€)
Frais de retrait chez BCI : 4738 pour un retrait maximum de 200000 CLP (6,80 pour 285€)

Nos collègues cyclistes de l'autre côté du pont

Nos collègues cyclistes de l’autre côté du pont

Nous nous réveillons au sec, même s’il bruine toujours, ce qui est une victoire ! Et nous n’avons pas eu trop froid. Nous petit-déjeunons, disons au revoir à nos colocs, et nous mettons en route. Deux voitures passent en une quinzaine de minutes sans nous prendre, puis une troisième, pleine à craquer, s’arrête étonnamment. Deux stoppeurs sortent de la voiture disant « cambio ». Victoire ! Ils s’arrêtaient au croisement pour aller là où nous étions la veille. Nous prenons leur place avec Miguel et Mar, ingénieurs à Santiago, en vacances pour deux semaines dans le sud du Chili. Nous passerons la journée avec eux, faisant une petite randonnée « El Pescador », qui franchement ne valait pas les 3000 CLP que nous avons payé (environ 4,50€, en fait elle ne valait pas le coup de s’arrêter même si elle avait été gratuite…). Puis ils nous offriront un café (nous ne sommes plus en Argentine, le café instantané remplace donc le maté) avant de repartir jusqu’à Coyhaique, en continuant la très belle Carretera Austral. Vers 17h, nous arrivons à Coyhaique, qui s’avère être une ville beaucoup plus grande que ce à quoi nous nous attendions. Nous disons au revoir et nous mettons à la recherche d’un camping. Nous avons peu d’espoirs de planter gratuitement la tente dans la ville. MAPS.ME nous en indique un que nous tentons de rejoindre. En demandant un peu aux alentours, nous tombons sur une maison où nous pouvons planter la tente dans le jardin ou sur le parking en face, une mamie tenant un business un peu obscur, qui ne nous tentera pas trop… (pour 4000 CLP la nuit). Nous en trouvons un deuxième sur la carte, nous le rejoignons. Le business nous paraissant un peu plus clean et n’ayant pas trop le courage de continuer et sortir de la ville, nous décidons à rester (pour 5000 CLP, environ 7,40€). Nous allons faire quelques courses dans le plus grand supermarché que nous avons vu depuis des mois avant de venir profiter de l’électricité et des vraies tables du camping (on paie une différence avec le camping sauvage, quand même !).

Notre lieu de campement

Notre lieu de campement

Là où nous avons posé la footprint

Là où nous avons posé la footprint

Esquel – Parc National Quelat

Camping El Camping, Coyhaique, 5000 CLP par personne (environ 7,40€), très bien, bon Wi-Fi, quelques prises pour recharger ses batteries, assez proche (moyennant une sacrée côte) d’un grand supermarché ouvert même le dimanche. Bémol : les nombreux chiens aboyant régulièrement pendant la nuit…

Attention, au Chili, la plupart des magasins et autres commerces / bureaux sont fermés le dimanche (les supermarchés peuvent rester ouverts).
La frontière entre Chili et Argentine à Futalefu est ouverte de 8h à 21h.

Visite du Sendero Pescador : 3000 CLP (pour les étrangers, 2000 pour les Chilliens, environ 4,50€)
Nuit en camping en ville : 5000 CLP par personne (environ 7,40€)

Esquel

Esquel

Nous continuons notre route en stop. Nous levons le camp assez tôt, pour avancer au plus vite vers notre destination, 80 km au sud de Coyhaique. Aujourd’hui, nous devons passer la frontière vers le Chili, ce qui ne sera pas forcément facile en stop.
Nous marchons dans Esquel en levant le pouce. Au bout d’une vingtaine de minutes, un habitant d’Esquel, enseignant au collège, en voiture avec ses deux fils nous emmène à la sortie de la ville. Extrêmement gentil, d’autant plus qu’il n’allait pas du tout jusqu’au bout de la ville mais tournait bien avant et qu’il nous a offert le maté pendant les quelques minutes de trajet ! Il nous a même expliqué que si la gendarmerie à la sortie de la ville était de bonne humeur, elle pourrait nous aider à arrêter une voiture pour nous aider à avancer. Nous n’avons pas testé (ayant eu de la chance) mais nous avons trouvé le concept marrant. Une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes pris en stop par un petit jeune d’Esquel dans une Clio volée (sans plaque arrière) arrivant à fond (donc improbable qu’elle s’arrête) allant rejoindre son frère habitant à Trevelin, 20 km plus loin. « 20 kilimetros son ya 20 kilimetros » : on ne te le fait pas dire  !

Etant déposés au début de la ville, nous marchons dans Trevelin pour en sortir en levant le pouce, pour ce qui sera notre plus longue attente de la journée (environ une heure). Nous voyons repasser devant nous le couple nous ayant pris la veille (sur qui nous comptions peut-être pour continuer le chemin, étant donné qu’ils allaient également traverser la frontière au même endroit que nous pour rejoindre le Chili).

Quelques instants plus tard, nous sommes pris par Luis et Sandra, couple Argentin en vacances travaillant dans l’industrie du pétrole (elle comptable, lui on ne sait pas trop), allant à Futaleufu également (puis revenant ensuite en Argentine en fin de journée). Un peu craintifs, ils nous préviennent que nous passerons la frontière séparément (la dernière fois, on nous avait explicitement demandé si on ne trafiquait pas de la drogue). Avec eux, nous nous arrêtons pour visiter des cascades juste avant la frontière, petite balade sympathique (sans être indispensable). Ils nous offriront également du maté (que certains apprécieront plus que le matin). Trop gentils ! Puis nous traversons la frontière avec eux et allons jusqu’à Futaleufu. Nous leur disons au revoir et nous remettons en route.

Nous sortons de la ville, croisons deux autres auto-stoppeurs étant arrivés hier et attendant dans un arrêt de bus. Nous nous éloignons un peu pour ne pas leur piquer leur opportunité. Nous marchons un petit quart d’heure encore, levons le pouce mais peu de voitures passent et toutes semblent s’arrêter ou tourner assez proches de là où nous sommes. Puis nous arrivons près d’une camionnette que nous avons déjà croisée, arrêtée près d’un camion frigorifique. Nous les passons pensant qu’ils nous avaient déjà dit non, puis le conducteur de camion nous demande où l’on va. « Villa Santa Lucia ». « Je vous emmène ». Trop de chance ! Nous ferons les près de 80 km nous amenant à Villa Santa Lucia à l’avant de son camion, sur une route défoncée mais aux paysages superbes (les paysages étaient beaux jusque-là, entre les montagnes fraichement enneigées, mais là ils sont superbes ! Nous passons très très proches de lacs très sauvages, des passages de mangroves… Tout ça en discutant avec notre chauffeur, vivant à Osorno et vendant du poulet importé des Etats-Unis (pas cher) dans des villes reculées du Chili. Nous mettons un temps fou à rejoindre le village tellement la route (pas aidée par le camion) est mauvaise.

Arrivés à Santa Lucia, nous ne sommes pas les seuls à faire du stop (par contre nous sommes seuls dans notre sens ce qui est une bonne chose). Nous avançons un peu pour passer de l’autre côté de la ville. Quasi personne ne passe. Quasi personne veut dire : nous avons dû rester 30 minutes dans le village et personne n’est passé dans le sens qu’on voulait (3 dans l’autre sens). En avançant, nous croisons un pick-up allant dans notre direction. Ils nous proposent de nous déposer à La Junta, 70 kilomètres plus loin. Nous montons à l’arrière du pick-up avec le chien. Nous aurons un petit peu froid pendant ce trajet… et serons contents de ne pas avoir de grosse pluie pendant le trajet. Arrivés là-bas, il est autour de 18h, nous commençons à nous demander où nous allons dormir. Il y a un camping dans la ville, pour 4000 CLP par personnes (environ 5,90€). Nous hésitons mais nous disons que nous pouvons peut-être continuer un peu et dormir gratuitement. Au pire on reviendra.

Un couple de Chiliens du coin nous prennent ensuite en stop après peu de temps et nous amènent 15 kilomètres plus loin, au milieu de nulle part (ils allaient chercher de la terre au bord de la route). Nous marchons un peu, étudiant tous les endroits où nous pouvons camper et levant le pouce au cas où, les rares fois où une voiture passe.

Au bout d’une trentaine de minutes, nous trouvons l’endroit rêvé pour camper : à plat sur de l’herbe, peu visible de la route et au bord d’une rivière. Nous commençons à nous poser lorsque nous apercevons une voiture en train de reculer sur la route : nous avons un autre stop ! Il commence à être tard et nous avions trouvé un endroit cool, mais la voiture ayant fait demi-tour, nous ne pouvons pas refuser… Ils nous emmèneront bien plus loin, ils ne nous restera plus que 165 kilomètres avant la ville de Coyhaique, dernière grosse ville et point de stop avant notre randonnée. Ce stop sera l’occasion de découvrir un véritable pilote (sans ironie, il faut qu’il se lance dans la course automobile) au volant : c’était vraiment bien.

Lorsqu’ils nous déposent, il fait nuit, il bruine, et nous sommes au milieu de nulle part. Il y a un pont juste en face de nous, Alexis y descend pour voir si on peut planter notre tente en dessous. Impossible : un couple de cyclistes français ont déjà occupé l’espace ! De l’autre côté du pont, il y a beaucoup moins d’espace et nous ne pouvons pas planter la tente. L’endroit est néanmoins abrité. Nous déciderons donc de nous poser sous le pont, sans planter la tente, en espérant qu’il ne pleuvent pas des corde et que nous ne nous réveillons pas trempés en pleine nuit… Nous partageons le temps du diner avec nos deux « colocs », couple franco-chilien parcourant le Chili à vélo depuis Novembre. Une soirée surprenante bien sympathique. Et nous avons bien avancé, nous devrions atteindre Coyhaique le lendemain !

Esquel – Parc National Quelat

Camping (très) sauvage sous un pont proche du Parc National Queulat

En Argentine, les stations service (au moins celles que nous avons essayé) ont des toilettes en libre-service (gratuitement).
Les fruits et légumes (incluant les fruits secs comme les noisettes), produits laitiers, miel, viandes, etc. sont à déclarer / interdits à l’entrée au Chili. Attention lors des passages de frontière Argentine / Chili en Patagonie.
Il y a quelques personnes qui traversent la frontière Argentine vers Chili à Futaleufu, principalement des Argentins ou Chiliens en vacances pouvant y aller pour la journée. La frontière se traverse bien, il y a peu de monde et il n’y a pas trop de distance entre les deux douanes.