Esquel

Esquel

Nous continuons notre route en stop. Nous levons le camp assez tôt, pour avancer au plus vite vers notre destination, 80 km au sud de Coyhaique. Aujourd’hui, nous devons passer la frontière vers le Chili, ce qui ne sera pas forcément facile en stop.
Nous marchons dans Esquel en levant le pouce. Au bout d’une vingtaine de minutes, un habitant d’Esquel, enseignant au collège, en voiture avec ses deux fils nous emmène à la sortie de la ville. Extrêmement gentil, d’autant plus qu’il n’allait pas du tout jusqu’au bout de la ville mais tournait bien avant et qu’il nous a offert le maté pendant les quelques minutes de trajet ! Il nous a même expliqué que si la gendarmerie à la sortie de la ville était de bonne humeur, elle pourrait nous aider à arrêter une voiture pour nous aider à avancer. Nous n’avons pas testé (ayant eu de la chance) mais nous avons trouvé le concept marrant. Une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes pris en stop par un petit jeune d’Esquel dans une Clio volée (sans plaque arrière) arrivant à fond (donc improbable qu’elle s’arrête) allant rejoindre son frère habitant à Trevelin, 20 km plus loin. « 20 kilimetros son ya 20 kilimetros » : on ne te le fait pas dire  !

Etant déposés au début de la ville, nous marchons dans Trevelin pour en sortir en levant le pouce, pour ce qui sera notre plus longue attente de la journée (environ une heure). Nous voyons repasser devant nous le couple nous ayant pris la veille (sur qui nous comptions peut-être pour continuer le chemin, étant donné qu’ils allaient également traverser la frontière au même endroit que nous pour rejoindre le Chili).

Quelques instants plus tard, nous sommes pris par Luis et Sandra, couple Argentin en vacances travaillant dans l’industrie du pétrole (elle comptable, lui on ne sait pas trop), allant à Futaleufu également (puis revenant ensuite en Argentine en fin de journée). Un peu craintifs, ils nous préviennent que nous passerons la frontière séparément (la dernière fois, on nous avait explicitement demandé si on ne trafiquait pas de la drogue). Avec eux, nous nous arrêtons pour visiter des cascades juste avant la frontière, petite balade sympathique (sans être indispensable). Ils nous offriront également du maté (que certains apprécieront plus que le matin). Trop gentils ! Puis nous traversons la frontière avec eux et allons jusqu’à Futaleufu. Nous leur disons au revoir et nous remettons en route.

Nous sortons de la ville, croisons deux autres auto-stoppeurs étant arrivés hier et attendant dans un arrêt de bus. Nous nous éloignons un peu pour ne pas leur piquer leur opportunité. Nous marchons un petit quart d’heure encore, levons le pouce mais peu de voitures passent et toutes semblent s’arrêter ou tourner assez proches de là où nous sommes. Puis nous arrivons près d’une camionnette que nous avons déjà croisée, arrêtée près d’un camion frigorifique. Nous les passons pensant qu’ils nous avaient déjà dit non, puis le conducteur de camion nous demande où l’on va. « Villa Santa Lucia ». « Je vous emmène ». Trop de chance ! Nous ferons les près de 80 km nous amenant à Villa Santa Lucia à l’avant de son camion, sur une route défoncée mais aux paysages superbes (les paysages étaient beaux jusque-là, entre les montagnes fraichement enneigées, mais là ils sont superbes ! Nous passons très très proches de lacs très sauvages, des passages de mangroves… Tout ça en discutant avec notre chauffeur, vivant à Osorno et vendant du poulet importé des Etats-Unis (pas cher) dans des villes reculées du Chili. Nous mettons un temps fou à rejoindre le village tellement la route (pas aidée par le camion) est mauvaise.

Arrivés à Santa Lucia, nous ne sommes pas les seuls à faire du stop (par contre nous sommes seuls dans notre sens ce qui est une bonne chose). Nous avançons un peu pour passer de l’autre côté de la ville. Quasi personne ne passe. Quasi personne veut dire : nous avons dû rester 30 minutes dans le village et personne n’est passé dans le sens qu’on voulait (3 dans l’autre sens). En avançant, nous croisons un pick-up allant dans notre direction. Ils nous proposent de nous déposer à La Junta, 70 kilomètres plus loin. Nous montons à l’arrière du pick-up avec le chien. Nous aurons un petit peu froid pendant ce trajet… et serons contents de ne pas avoir de grosse pluie pendant le trajet. Arrivés là-bas, il est autour de 18h, nous commençons à nous demander où nous allons dormir. Il y a un camping dans la ville, pour 4000 CLP par personnes (environ 5,90€). Nous hésitons mais nous disons que nous pouvons peut-être continuer un peu et dormir gratuitement. Au pire on reviendra.

Un couple de Chiliens du coin nous prennent ensuite en stop après peu de temps et nous amènent 15 kilomètres plus loin, au milieu de nulle part (ils allaient chercher de la terre au bord de la route). Nous marchons un peu, étudiant tous les endroits où nous pouvons camper et levant le pouce au cas où, les rares fois où une voiture passe.

Au bout d’une trentaine de minutes, nous trouvons l’endroit rêvé pour camper : à plat sur de l’herbe, peu visible de la route et au bord d’une rivière. Nous commençons à nous poser lorsque nous apercevons une voiture en train de reculer sur la route : nous avons un autre stop ! Il commence à être tard et nous avions trouvé un endroit cool, mais la voiture ayant fait demi-tour, nous ne pouvons pas refuser… Ils nous emmèneront bien plus loin, ils ne nous restera plus que 165 kilomètres avant la ville de Coyhaique, dernière grosse ville et point de stop avant notre randonnée. Ce stop sera l’occasion de découvrir un véritable pilote (sans ironie, il faut qu’il se lance dans la course automobile) au volant : c’était vraiment bien.

Lorsqu’ils nous déposent, il fait nuit, il bruine, et nous sommes au milieu de nulle part. Il y a un pont juste en face de nous, Alexis y descend pour voir si on peut planter notre tente en dessous. Impossible : un couple de cyclistes français ont déjà occupé l’espace ! De l’autre côté du pont, il y a beaucoup moins d’espace et nous ne pouvons pas planter la tente. L’endroit est néanmoins abrité. Nous déciderons donc de nous poser sous le pont, sans planter la tente, en espérant qu’il ne pleuvent pas des corde et que nous ne nous réveillons pas trempés en pleine nuit… Nous partageons le temps du diner avec nos deux « colocs », couple franco-chilien parcourant le Chili à vélo depuis Novembre. Une soirée surprenante bien sympathique. Et nous avons bien avancé, nous devrions atteindre Coyhaique le lendemain !

Esquel – Parc National Quelat

Camping (très) sauvage sous un pont proche du Parc National Queulat

En Argentine, les stations service (au moins celles que nous avons essayé) ont des toilettes en libre-service (gratuitement).
Les fruits et légumes (incluant les fruits secs comme les noisettes), produits laitiers, miel, viandes, etc. sont à déclarer / interdits à l’entrée au Chili. Attention lors des passages de frontière Argentine / Chili en Patagonie.
Il y a quelques personnes qui traversent la frontière Argentine vers Chili à Futaleufu, principalement des Argentins ou Chiliens en vacances pouvant y aller pour la journée. La frontière se traverse bien, il y a peu de monde et il n’y a pas trop de distance entre les deux douanes.

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