C’est parti pour plusieurs jours de stop pour nous rendre à Valparaiso depuis Bariloche. Nous avons normalement devant nous la journée la plus difficile : nous devons traverser la frontière d’Argentine au Chili (passage délicat car les gens ont peur d’avoir des problèmes en faisant passer d’autres personnes qui pourraient faire rentrer des matières illicites). Après un bon petit déjeuner, nous marchons les 8 ou 9 km qui nous séparent de la sortie de la ville. Il est midi, il fait super beau. Ça va bien se passer !
Quelques minutes après s’être posés à la sortie du bon rond-point, une famille en vacances nous prend pour nous emmener à Villa Angostura, 76 km plus loin. Un moment vraiment sympa avec cette famille super marrante. On a beaucoup aimé, en passant devant les flics, le : « C’est autorisé d’être quatre à l’arrière comme ça ? (Alexis était sur mes genoux) » « Non, mais t’inquiète, je leur dirai qu’on travaille nos relations internationales 😉 ».
A Villa Angostura, nous sommes laissés dans une station-service à la sortie de la ville. Nous attendons quelques minutes et décidons d’aller acheter de quoi manger avec notre pain avant de traverser la frontière. En entrant au Chili, on ne peut passer avec aucun fruit ou légume, produit laitier, viande, miel, etc., nous n’avions donc rien pris avec nous avant en prévision de la traversée. Je laisse Alexis dix minutes tout seul, et quand je reviens, nous avons de la concurrence ! Une Italienne et un Chilien allant également au Chili font du stop au même endroit que nous. Nous les laissons faire pendant que nous mangeons, et super fairplay, une fois que nous avons fini, ils nous laissent reprendre notre spot, l’Italienne décidant d’avancer et le Chili de demander aux gens dans la station. Au bout d’une quinzaine de minutes, Pablo, venant de Punta Arena pour deux semaines de vacances chez ses parents à Entre Lagos (de l’autre côté de la frontière, au Chili !), nous prend. C’est super bueno, l’étape la plus difficile de la journée ! On prendra également avec nous Alice, l’Italienne qu’on recroisera quelques centaines de mètre plus loin. A part les quinze minutes passées par la fille de la douane Argentine (sortie) à chercher un de nos tampons de sortie du Chili car celui-ci était rond et non carré comme les autres, le passage se déroule de manière très fluide. Un superbe soleil qui n’est pas pour nous déplaire, nous permettra d’admirer les beaux paysages su Paso Cardinal Samoré que nous n’avions pas vraiment pu apprécier dans le sens contraire quelques semaines plus tôt à cause de la pluie. On a même failli y rester, la douane chilienne diffusant les quarts de finale de ligue des champions (Juventus – Barcelone, rappelant à Alexis des souvenirs difficiles) sur écran de qualité. Autant vous dire que les douaniers n’étaient pas tous hyper concentrés sur les contrôles ^^. Vers 16h, Pablo nous laisse à la sortie d’Entre Lagos (ville où nous avions beaucoup galéré à l’aller pour aller jusqu’à la frontière), nous ayant fait avancer de 113km de plus.
A peine 5 minutes plus tard, un gros camion transportant des saumons s’arrête et nous prend tous les trois jusqu’à Osorno, à 48 kilomètres de là. Un gars pas très bavard, un peu bizarre mais très gentil, qui fera un léger détour pour nous laisser dans une station-service sur la bonne route avant de reprendre son chemin. Nous disons au revoir à Alice à ce moment-là, elle allant vers la côté Pacifique alors que nous continuons vers le Nord.
Au bout de quelques minutes, un autre conducteur de camion (transporteur de voiture) nous demande où nous allons (Temuco, qui est la prochaine grande ville sur la route), nous baragouine un truc en espagnol et nous dit qu’après ça, il nous emmène. Le truc baragouiné en espagnol devait être quelque chose comme « je dois réparer un truc dans mon camion, ça va prendre un peu de temps, mais après je vous emmène). Nous voilà donc à l’observer remplacer un tuyau percé dans lequel passe (surement) l’huile de moteur pendant un peu plus d’une heure. Pendant ce temps, un autre camion nous propose de nous emmener à Santiago, nous disant qu’il a deux sièges et qu’il peut nous prendre. Ayant déjà accepté l’autre proposition, nous refusons, nous disant qu’en plus, nous avons le temps. Bref, nous sommes assez (agréablement) surpris de voir à quel point ça va normalement être facile de remonter jusqu’à Santiago. Il est plus de 19h quand nous montons dans le camion en direction de Temuco. Super sympa, il nous laissera dans une station-service Copec un peu au Sud de Temuco où il savait pouvoir planter une tente avant de pouvoir repartir le lendemain. Nous ne savions pas bien comment nous allions dormir, il nous enlèvera une épine du pied. Ne voulant pas dormir dans la station-service, nous nous éloignons un tout petit peu et trouvons un champ juste à côté, parfait pour la nuit. Il est 23h, nous avons fait 220 km de plus, soit au total environ 460 km depuis Bariloche (dont le passage de frontière). Cette journée de stop fût un succès !
Pour nous deux, c’était la première fois que nous montons dans de gros camions comme ça. C’est impressionnant la hauteur qu’ils peuvent avoir (rien que l’échelle pour monter à l’intérieur est impressionnante) et l’espace qu’il y a à l’avant. A chaque fois, l’un s’assoit côté passager et l’autre s’assoit dernière avec les sacs, sur le lit du chauffeur situé juste derrière les sièges (parfois un peu haut pour voir la route).
Ce qui nous a aussi impressionné, ce sont les distances parcourues par ces conducteurs de camion : le dernier venait de Punta Arenas, ville encore plus au sud que de là où nous venons nous (plus de 1500 km au sud de Bariloche et allait jusqu’à Santiago, faisant environ 3000 km dans un sens avant de retourner vers chez lui à Punta Arenas par les mêmes 3000 km… Tous les chauffeurs rencontrés faisant souvent des journées de plus de 12h de conduite…
Bariloche, Paso Cardinal Samore, Entre Lagos, Osorno, Freire
En tente, dans un champs à côté de la Station Copec à la sortie de Freie
Attention à ne pas avoir ni fruits et légumes, ni viande, ni produits laitiers, ni miel… lors d’un passage de frontière vers le Chili.
Les stations-service Copec / Pronto ont de très bonnes infrastructures : toilettes gratuites (toujours hyper propres), douches gratuites, Wi-Fi gratuit en accès libre (et de bonne qualité), etc. Il est possible de camper dans certaines d’entre elles (et autorisé d’après les chauffeurs de camion). Il est également possible d’y manger à la cafétéria.
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