Aujourd’hui, nous passons notre première journée complète dans une ferme des steppes mongoles. Voici le déroulement de la journée :
Un peu avant 7h, nous nous réveillon (le jour s’est levé). Nous déjeunons : le fameux thé au lait (salé !) mongole avec des espèces de bouts de pain sucrés (surement faits maison, comme la plupart de ce que nous mangerons pendant ces 4 jours), les deux étant très bon !
Nous aidons à la confection des Aaruul, les bonbons de laits séchés mongoles, servant notamment à être offerts aux invités dans les yourtes. A la fin des quatre jours, la recette n’aura (presque) plus de secrets pour nous ! :
- D’abord on fait bouillir le lait dans une espèce de grande popote à tout faire (comme un très grand wok sans manche). Globalement, ça commence et finit toujours par du lait qui bout. Pendant trèèès longtemps.
- Quand le lait a bouilli depuis suffisamment longtemps (très longtemps, genre 1h, on n’a pas bien compris ce qui faisait qu’on était ok…), on le verse dans un grand torchon que l’on secoue à deux en faisant des vagues pour séparer les morceaux du reste, qui est resté liquide. Les morceaux mous) restent dans le torchon qui est ensuite fermé pour former une sorte de boule et essoré jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus de liquide à l’intérieur. Ce qui reste forme une espèce de pâte friable.
- Ensuite, on prend cette pâte friable que l’on cuit à nouveau, en la tournant sans cesse avec un gros pilon (la longueur d’un bras) pendant peut-être une heure. Pendant cette heure, elle change souvent de consistance (devient plus ou moins dure), on ajoute de temps en temps un peu du petit lait qu’on a laissé de côté plus fluidifier la pâte, et on touille, on touille, on touille… Sérieusement, on aura été très mauvais à ça également. Alors que Tatie et Maman pouvaient touiller pendant plusieurs minutes d’affilées, nous ne tenons qu’un temps inférieur à une minute, ridiculement court, avant d’avoir mal aux bras et d’être essoufflés. Nous sommes bien ridicules ;).
- Une fois la pâte ayant suffisamment cuit (là non plus, nous ne saurons pas trop ce qui détermine que c’est bon ou non), on rajoute trois bols de sucre et on arrête la cuisson.
- La pâte est ensuite répartie sur des petits bacs rectangulaires, aplatie pour être bien lisse, et repose pendant une journée.
- Le lendemain, on sort les plaques de bonbons, on les coupe pour faire un cinq ou six blocs de bonbons par plaque et on les laisse à nouveau reposer. Ils seront ensuite vendus (on ne sait ni à qui ni comment).
- Une fois les bonbons finis, le lait résiduel est à nouveau mis à bouillir. Pendant plusieurs heures (peut-être deux, peut-être un peu plus). Tout le lait bouilli est ensuite récupéré et versé dans un grand torchon plus épais que le précédent qui restera à filtrer jusqu’au lendemain. Du résidu de ce filtrage seront fait d’autres Aaruul, non sucrés cette fois, moins épais, qui seront mis à sécher en les pendant à du fil dans la yourte.
Vers 11h30, voyant que le touillage des Aaruul est trop difficile pour nous, on nous met à touiller de la crème (plus liquide). Nous touillerons pendant des heures, jusqu’à 16h30, en nous relayant, parfois laissés seuls dans la yourte, sans avoir déjeuner le midi. Ce fût un grand moment de détresse. Sérieusement, nous sommes là à touiller de la crème, sans savoir si nous faisons ça correctement, sans savoir quel est l’objectif, sans savoir quand nous allons nous arrêter, etc. Nous savons que la veille, nous sommes allés chercher les vaches vers 18h, nous comptons les heures, nous nous demandons si un jour nous allons manger, nous nous disons que quatre jours, ça va être très très longs si nous touillons de la crème pendant 5h tous les après-midis… Qui plus est la crème a une odeur un peu acide et au bout de 4 heures, ça commence à nous donner quelques nausées. Bref, ce ne fût pas le meilleur moment de notre séjour.
Vers 17h30, nous dinons (enfin !!!!). Soupe de nouilles aux carottes, chou et mouton.
A 21h, nous nous couchons.
Cette première journée à la ferme fût une très belle journée. Nous aurons appris beaucoup de chose et pris une belle leçon d’humilité devant ces trois femmes impressionnantes de forces et débordantes de bonne humeur et d’énergie !
Burdnii ann
Yourte, chez la grand-mère de Rose
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