Chateau de Gjirokastër

Chateau de Gjirokastër

Par chance, la pluie s’est arrêtée dans la nuit ! C’est donc sous les nuages mais au sec que nous visitons Gjirokaster et son château. La ville est construite sur un flanc de montagne, avec un château surplombant la ville (rappelant un peu Jodhpur en Inde). La vieille ville, située autour du château, complètement pavée, avec ses murs et ses toits en pierre, ses points de vue sur la vallée environnante, est très très belle. Pas étonnant que les rues du vieux bazar, centre touristique et passage obligatoire vers le château, aient été conquises par les vendeurs de cartes postales et autres gadgets à touristes. Nous faisons la visite du château, également très joli et allons admirer la vue depuis l’esplanade de l’obélisque, qui nous demandera de passer par une rue complètement en chantier (sol en reconstruction) pour y accéder, pas du tout surprenant une fois qu’on a commencé à comprendre que le pays tout entier est plus ou moins un chantier à ciel ouvert ^^.

Maisons traditionnelles de Gjirokastër

Maisons traditionnelles de Gjirokastër

Toits de Gjirokastër

Toits de Gjirokastër

Vue depuis le chateau de Gjirokastër

Vue depuis le chateau de Gjirokastër

Un petit café en terrasse et hop, départ pour Saranda, retour sur la côte, où nous allons nous poser deux nuits pour aller découvrir le site archéologique de Butrint, au Sud du pays. La route qui remonte depuis Gjirokaster vers Saranda pour rejoindre la côte offre encore de très beaux points de vue sur la vallée de Gjirokaster.
Nous faisons un passage par le Blues Eye, une petite piscine d’eau turquoise au milieu d’une rivière. On en voit des photos partout mais c’est franchement surcoté. Alors oui, la couleur et l’aspect de cette eau (sur un cercle de 3 mètres de diamètre) est assez surréaliste, mais le site environnant est très peu accueillant. En fait, nous sommes arrivés devant des vestiges d’un restaurant dont on aurait pu penser qu’il venait d’être ravagé par un cyclone. Assez troublant et ne donnant on pas vraiment envie de se poser pour traîner un peu. Donc en 15 minutes c’était plié…

Blue Eye...

Blue Eye…

Fin de la route pour Saranda, avec en bout de course une nouvelle expérience de rue “WTF” en tentant de trouver notre auberge en voiture… Nous nous poserons vers 17 heures pour déjeuner (nous avons réinventé le concept du brunch mais en combinant le déjeuner et le dîner en fin d’après midi pendant notre séjour), dans un petit restaurant hyper sympa (guitare et colibris en fond musical, décoration très végétale, et très bons petits plats) avant une petite balade digestive le long de la mer.

Plage de Saranda

Plage de Saranda

Gjirokastër, Sanranda

Hostel Andrey, 14€ la nuit en chambre double avec balcon, petit déjeuner (salle de bain extérieure et privative). Parking privé disponible. Petit déjeuner copieux, pas exceptionnel.

La visite du Blue Eye entre Gjirokaster et Saranda n’est franchement pas indispensable. La couleur de l’eau est assez spectaculaire mais le site n’est pas terrible.
Le visite du château de Gjirokaster coûte 200 lek par personne et prend environ une heure en prenant son temps pour visiter uniquement l’extérieur.
Le restaurant Haxhi est une très bonne adresse pour manger : petit restaurant très bon, trop posé, où le gérant fait tout sur place et est trop gentil.

Plat de crevettes dans un restaurant : 1000 lek (8€)
Visite du Blue Eye entre Gjirokaster et Saranda : 100 lek par voiture, 50 lek par personnes.

Nous démarrons la journée par un petit déjeuner monumental : des beignets maison (pour une fois pas trop huilés et pas mauvais), des confitures maisons, du miel (local, nous croisons des ruches et des vendeurs de miel artisanal tous les jours le long de la route), des litres de jus de fruit, un saladier de pommes et d’oranges et le traditionnel fromage de chèvre. Petit déjeuner qui, une fois avoir mangé plus qu’à notre faim, verra les restes finir en doggy bag pour le déjeuner. Nous repartons avec la moitié des beignets restants (nous avons insisté pour ne pas tout prendre), le fromage de chèvre, et le saladier entier de fruits dans un sac plastique ! Autant vous dire que nous n’allons pas manquer de vitamine C pendant notre séjour… 😉

Puis nous décidons de monter en voiture voir le vieux village de Qeparo. Par une route étroite, très pentue par moment, et rendue interminable par le fait de ne pas trop savoir à quoi nous attendre en terme de qualité de la route et de croisement d’autres véhicules. Nous arriverons là haut sains et saufs. Et soulagés ! Et finalement quand même contents de n’avoir pas gravi tout ça à pied parce que ça grimpait quand même sévèrement (même si la vue sur le village à la montée et la vue sur la mer à la descente sont très très jolies et auraient été appréciables à pied). Nous ne regretterons pas du tout d’être montés, car ce village perché au milieu de la montagne avec vue sur la mer est très très charmant avec ses rues pavées en pente (de vrais pavés d’antant, ici pas de pavés neufs et réguliers, bien au contraire), ses maisons en pierre (dont 70% sont soit à l’abandon, soit complètement en ruines), ses tours en tuiles, son petit clocher, ses culs de sac (un vrai labyrinthe !), ses mamies venues s’installer à l’entrée du village pour tricoter et bavarder sûrement toute la journée (quatre assises sur un banc et une cinquième cachée derrière un arbre dans son jardin à les écouter, scène très rigolote !). Bien sûr le village avait également son traditionnel chantier et ouvriers en train de retaper une vieille maison. Même si on doute un peu du nombre de touristes venant actuellement visiter ce vieux village à moitié en ruines, on ne doute pas trop de son potentiel touristique et il devrait ressembler au mont Saint Michel d’ici quelques années… La redescente se fera avec moins d’émotions, une très belle vue sur la mer, et ce matin là un très joli fond lumineux.

En haut du village de Qeparo

En haut du village de Qeparo

Qeparo

Qeparo

Ruine de Qeparo

Ruine de Qeparo

Maintenant, demi tour… La morsure superficielle de ma jambe par le chien de l’avant veille nous laissant quand même quelques doutes, nous avons décidé de nous rendre aux urgences d’un hôpital histoire de voir ce qu’en dit un médecin. Initialement, nous pensions aller à l’hôpital de Saranda en continuant notre route vers le Sud, mais nous décidons finalement de remonter vers Vlora, nous disant que les infrastructures médicales doivent y être plus importantes, la ville étant 10 fois plus grande (200 000 habitants vs 20 000 selon wikipédia). Nous voilà donc repartis sur la même route que les jours précédents en sens inverse. Heureusement, cette route qui longe la mer est aussi belle dans ce sens qu’elle ne l’était dans l’autre et nous pourrons encore profiter du paysage (différents car le ciel étant plus voilé, l’eau a changé de couleur et est beaucoup plus sombre). Nous aurons encore droit à plusieurs reprise au spectacle des parasols et paillasses se faisant retirer des plages, la saison étant terminée.
Au bout de 2h30, nous arrivons à l’hôpital. Nous y entrons et ne savons pas trop quand nous en ressortirons. Nous demandons à l’accueil où aller, et on nous redirige vers les personnes qui nous avaient indiqué l’accueil 30 secondes plus tôt (et qui nous regardent se demandant ce qu’on peut bien faire ici). On nous fait entrer dans une salle où le docteur me demandera immédiatement de montrer ma blessure de guerre alors que la demi douzaine d’internes nous ayant indiqué le chemin est là à regarder attendant de voir l’état de la plaie. J’avoue avoir eu un peu honte de montrer mon écorchure et mes quatre micro-bleus à une assistance de dix personnes s’attendant à une blessure super inquiétante… Une désinfection et un peu de mercurochrome plus tard, j’explique que la plaie date d’il y a deux jours et que je suis surtout là par crainte de maladie, et notamment de la rage. On me répondra tout d’abord que je vais bien et que je ne dois pas m’inquiéter. Ok, mais la rage ? Une des filles présentes m’expliquera qu’il n’y a pas de risques car les chiens sont vaccinés. Ok… Nous sommes partis au bout de 10 minutes, pas forcément beaucoup plus rassurés qu’avant d’être entrés ^^. Et tout cela en en laissant uniquement mon nom, prénom, âge et pays APRÈS avoir été soigné : la gratuité des services médicaux publics est l’un des rares bons restes de l’époque communiste.
Maintenant, que faire ? Globalement, la morsure est ultra superficielle, le chien traînait sur une plage où des gens passent tous les jours (s’il avait la rage, il aurait attaqué d’autres gens aussi et les locaux ne le laisseraient pas traîner à côté de leurs enfants), les médecins locaux n’avaient pas l’air inquiets du tout… Nous essayons une dernière chose : appeler un médecin local. Nous trouvons une liste sur le site de l’OMS. Nous essayons deux généralistes sans succès, puis nous tombons sur un spécialiste des maladies infectieuses dans la liste. Bingo ! Le docteur nous dit que les dernier cas de rage humaine datent d’il y a 20 ans, que à part dans des endroits paumés dans la montagne, il n’y a vraiment aucun risque. Il nous dit, comme à l’hôpital, de vérifier ma vaccination au tétanos et de soigner la plaie, et puis voilà. Ok. Continuons les vacances alors ! (Pour me rassurer, j’irai quand même à l’institut Pasteur à mon retour de congés…).

Et on reprend la route, mais pas la même ! Direction Gjirokaster, une ville dans les terres / montagnes albanaises. Après avoir voulu emprunter un pont qui n’avait pas été emprunté depuis sûrement 30 ans à cause de « maps.me », nous aurons droit à une route de très bonne qualité, suivant le lit d’une rivière complètement asséchée et traversant de beaux paysages montagneux jusqu’à notre destination. Nous nous arrêterons pour manger notre doggy bag du matin (^^) dans un village quasiment désert avant de reprendre la route. Arrivés à Gjirokaster, nous rentrons dans Google Maps l’adresse de notre guesthouse et nous laisserons guider tranquillement jusqu’à nous retrouver complètement coincés avec la voiture dans des rues pavées étroites et extrêmement pentues, à nous demander ce que nous foutons là. Nous nous étions entraînés ce matin mais là c’est un autre niveau ! Nous tournons en rond dans la vieille ville et ses rues qui n’arrêtent pas de monter avec notre voiture de location qui a à peu près la patate d’un escargot en plein soleil… Heureusement qu’elle a au moins un petit gabarit… Après un quart d’heure de galère (et une grosse journée de route pour Alexis), nous trouvons enfin la guesthouse, nous garons pas trop loin (pierres sous les roues tournées vers les maisons, frein à main sur-tiré et laissé sur vitesse) juste au démarrage de la pluie et pouvons enfin souffler !
Le chat de la photo de la guesthouse s’étant transformé en cinq chats joueurs et pas trop timides, Alexis pourra recharger ses batteries :).

Qeparo, Vlora, Gjirokastër

Erindi Guesthouse, 18€ la nuit en chambre double avec salle de bain extérieure mais privée et petit déjeuner inclus. Peut-être la meilleure guesthouse depuis notre arrivée : encore un super jardin/potager, l’accueil par un papi super sympa (et qui parle un peu anglais pour une fois), une petite dizaine de chats trop mignons à l’extérieur de la guesthouse, un très bon petit déjeuner (salé) à base d’oeufs et de byrek (sorte de beignet local) au fromage et aux épinards, une jolie vue sur la ville et les montagnes environnantes…

Une consultation standard aux urgences est complètement gratuite (on ne m’a même pas demandé mon passeport). Qui plus est, c’est allé très très vite.
Attention avant de s’aventurer dans Gjirokaster en voiture : plus on monte, plus on se retrouve dans un labyrinthe de rues pavées étroites et très pentues : si vous n’êtes pas sereins avec les démarrages en côte et la largeur de votre voiture, il est plus sage de garer sa voiture dans la ville moderne en bas et de monter à pied !
Idem pour monter dans le vieux Qeparo : il faut pas mal grimper sur une route étroite, non entièrement goudronnée et parfois bien pentue : privilégier ses pieds en cas de doute.

Parking de l’hôpital : 100 lek (0,80€)
Café dans un café : 50 lek (0,40€)
Litre d’essence (Benzin / Sans Plomb) : 179 lek / L (1,45€ / L)